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Cycle & hormones / Fertilité & Conception

Alopécie androgénétique et grossesse : Faut-il choisir entre ses cheveux et un bébé ?

L’alopécie androgénétique chez la femme est bien plus qu’une simple problématique esthétique : c’est souvent une source profonde d’anxiété et d’angoisse. Nos cheveux ne sont pas « juste des cheveux ». Ils sont un marqueur identitaire fort, un symbole de féminité et de santé. Voir son capital capillaire s’affiner ou tomber peut avoir un retentissement psychologique violent sur l’estime de soi et l’image que l’on renvoie au monde.

Lorsque l’alopécie est stabilisée grâce à des traitements, il peut être difficile d’appréhender leurs arrêts lors d’un désir de grossesse.

alopécie et grossesse

Comprendre l’alopécie pour mieux appréhender

Pour rappel, l’alopécie androgénétique est une perte de cheveux liée à une sensibilité particulière des follicules pileux aux hormones androgènes (« hormones masculines »). Il est important de préciser que cela ne signifie pas toujours qu’il y a un excès d’hormones mâles.

  • Parfois, il y a effectivement une hyperandrogénie biologique (un excès d’androgènes).
  • Mais souvent, les taux hormonaux sont normaux : c’est simplement le cheveu qui est génétiquement plus sensible à leur action.

Pour traiter cette problématique, la médecine allopathique propose généralement deux solutions de référence :

  1. Le Minoxidil (traitement topique): Il s’agit d’une lotion à appliquer sur le cuir chevelu. Ce n’est pas un traitement hormonal ; il agit plutôt comme une sorte d’« engrais » pour le cheveu, stimulant la croissance et prolongeant sa durée de vie.
  2. Les traitements hormonaux : Il peut s’agir de pilules contraceptives spécifiques ou d’anti-androgènes. Leur rôle est de venir « lisser » artificiellement les fluctuations hormonales ou de bloquer l’action des androgènes pour protéger le follicule.

Grâce à ces traitements, de nombreuses femmes « revivent » : elles ont retrouvé de la densité, oublié la chute et, surtout, elles ont recommencé à vivre sans cette angoisse permanente du miroir.

Mais une nouvelle question surgit souvent, porteuse d’un dilemme déchirant : « Que va-t-il se passer si je veux un bébé et que je dois arrêter mes traitements ? »

Besoin d’être guidée personnellement ? Si vous vous sentez perdue face à l’arrêt de vos traitements ou anxieuse à l’idée de ce changement, sachez que vous n’êtes pas seule. Je vous accompagne en consultation pour préparer votre corps et votre esprit à cette transition

Le dilemme silencieux lors du désir de grossesse : la peur de tout perdre à cause de l’alopécie androgénétique

Ce sujet est trop souvent sous-estimé. Il m’arrive de voir des femmes repousser leur projet bébé, le retarder indéfiniment, voire y renoncer, par pure terreur de voir leur alopécie revenir au galop à l’arrêt des traitements. D’autres arrêtent leur contraception mais plongent dans une détresse psychologique immense, guettant chaque cheveu tombé.

C’est un choix qu’aucune femme ne devrait avoir l’impression de devoir faire : choisir entre sa chevelure et sa maternité. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée (et rassurante !) que ce scénario catastrophe.

Regardons ensemble ce qu’il en est réellement.

Arrêt de la pilule et traitements hormonaux : vous avez du temps

C’est une réalité incontournable : les traitements hormonaux comme la pilule contraceptive sont incompatibles avec un projet bébé. Il faut l’arrêter pour concevoir.

Cependant, il existe une idée reçue tenace selon laquelle l’arrêt du comprimé déclenche une chute immédiate le lendemain matin. C’est faux.

Lorsque vous arrêtez un traitement hormonal, l’effet ne disparaît pas du jour au lendemain. Votre corps a une « mémoire » récente du traitement. Il y a une marge de temps, souvent de plusieurs semaines ou mois, avant que l’on ne constate un retour de l’hyperandrogénie ou une reprise de la chute. C’est dans cet intervalle que tout se joue.

Le scénario idéal ? Tomber enceinte durant cette fenêtre de tir ou tout du moins peu de temps après l’arrêt du contraceptif oral. Si la grossesse survient dans les mois qui suivent l’arrêt, vous passez directement de la protection du médicament à la protection… de la grossesse !

Loin de moi l’idée de présenter les choses comme une course contre la montre anxiogène. Mais pour toutes celles qui veulent maximiser leurs chances, je vous invite chaleureusement à vous former à l’observation de votre cycle. Cela permet de repérer avec précision votre fenêtre fertile, qui ne dure que quelques jours par mois. Cibler ces moments permet de réduire considérablement le délai de conception. Pour vous accompagner, j’ai créé un Atelier d’observation du cycle : il vous donne tous les outils pratiques en main pour repérer vos jours fertiles et devenir actrice de votre projet bébé.

La grossesse : un bouclier hormonal naturel contre l’alopécie androgénétique

C’est la bonne nouvelle que l’on oublie souvent : la grossesse est l’une des meilleures périodes pour les cheveux.

Une fois enceinte, votre corps est inondé d’hormones (notamment les œstrogènes) qui ont un impact très positif sur le cycle capillaire. Elles prolongent la phase de croissance du cheveu. Résultat : la chute est souvent quasi inexistante, la chevelure s’épaissit et devient plus brillante.

Si la conception est rapide après l’arrêt de la pilule, vous ne revivrez pas le traumatisme de la chute. Le relais est pris naturellement par votre corps. Le défi se situera davantage en post-partum (mais c’est un autre sujet, qui se prépare aussi !).

Le cas du Minoxidil : une transition plus souple en cas d’alopécie androgénétique et de désir de grossesse

Le Minoxidil a l’avantage de ne pas être un traitement hormonal. Il ne bloque pas l’ovulation et n’empêche pas la conception.

Contrairement aux idées reçues, il n’est pas toujours nécessaire de l’arrêter dès le désir d’enfant. Avec l’accord de votre médecin ou dermatologue, il est souvent possible de poursuivre l’application jusqu’au test de grossesse positif. Cela permet de conserver cet « engrais » pour vos cheveux et de sécuriser votre capital capillaire jusqu’au dernier moment.

Et une fois enceinte ? Plusieurs écoles existent et la décision doit se prendre avec le corps médical.

  1. L’arrêt total : Dès la confirmation de la grossesse.
  2. La dose minimale efficace : Certains dermatologues proposent de le poursuivre à dose réduite durant le premier trimestre, le temps que les hormones de grossesse prennent le relais.

Généralement, passé le premier trimestre, le Minoxidil devient de toute façon superflu car les hormones de grossesse assurent le travail de maintien et de densité.

Ce que dit le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) concernant le minoxidil

Concernant l’utilisation du minoxidil, autour de la grossesse dans le cadre d’une alopécie androgénique, le CRAT précise  :

  • En prévision d’une grossesse (période préconceptionnelle) : « Le minoxidil 2% pourra être poursuivi jusqu’au diagnostic le plus précoce de la grossesse aux posologies les plus faibles possibles. » Cela permet de sécuriser le capital capillaire jusqu’au dernier moment.
  • Pendant la grossesse : La recommandation générale est qu’ « il est préférable d’éviter d’utiliser le minoxidil en application locale chez la femme enceinte. » Effectivement, par mesure de précaution, dans l’idéal, il est préférable de limiter son exposition à tout médicament.
  • La nuance importante : « Si le traitement ne peut pas être reporté après l’accouchement en raison de la sévérité de la pathologie, l’utilisation du minoxidil 2% par voie cutanée est envisageable aux posologies les plus faibles possibles. »

En conclusion : ne restez pas seule face à vos doutes

L’alopécie androgénétique ne doit pas être un frein à votre désir de maternité. La perte de cheveux n’est pas une fatalité inévitable entre l’arrêt de la contraception et le début de la grossesse.

En tant que naturopathe, mon rôle est de vous accompagner dans cette fenêtre de transition : préparer votre corps à l’arrêt de la pilule, soutenir votre équilibre hormonal, maximiser vos chances de conception, combler les carences et gérer le stress (grand ennemi de votre santé, de votre fertilité et de vos cheveux !) pour mettre toutes les chances de votre côté.

⚠️ Note importante

Cet article a pour vocation d’informer, de rassurer et d’ouvrir le dialogue sur un sujet sensible. Cependant, il ne se substitue en aucun cas à un suivi médical ni à l’avis de vos spécialistes (dermatologue, gynécologue, médecin traitant).

Comme précisé tout au long de la lecture, la poursuite, l’arrêt ou l’adaptation de vos traitements médicaux en période de pré-conception ou de grossesse doivent impérativement être étudiés au cas par cas avec vos médecins. En aucun cas je ne peux me substituer à cet avis médical indispensable.

Enfin, il me semble important de rappeler que chaque femme, chaque grossesse et chaque métabolisme est unique. J’ai partagé ici des généralités : dans la grande majorité des cas, la grossesse améliore nettement l’état de la chevelure grâce au contexte hormonal. Cependant, il existe malheureusement des exceptions et des parcours individuels où cette amélioration est moins marquée. La biologie n’étant pas une science exacte, il est impossible de généraliser une règle absolue à toutes les femmes, même si les statistiques restent très encourageantes.

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