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Santé

Les œstrogènes

Les œstrogènes, avec la progestérone, constituent les « hormones de la féminité ». Les ostéogènes font partie des hormones star du cycle féminin. Ils donnent à la femme ses caractéristiques corporelles mais aussi psychologiques.

Des déséquilibres au niveaux des œstrogènes (excès ou déficit) peuvent aboutir à de nombreux symptômes ou pathologies sérieuses.

Avec cette article, j’espère vous donner toutes les clés de compréhension pour vous aider à comprendre le rôle et le fonctionnement de cette hormone si importante pour la femme mais aussi à déceler d’éventuels déséquilibres hormonaux.

Pour améliorer votre équilibre hormonal, n’hésitez pas à prendre RDV en naturopathie, en complément de votre suivi médical conventionnel.

Comment sont produits les œstrogènes ?

Comme toutes les hormones sexuelles, les œstrogènes sont produits à partir du cholestérol, puis par « aromatisation » de la testostérone. Oui, oui vous avez bien lu : la testostérone va se transformer en œstrogène, sous l’action d’une enzyme que l’on appelle l’aromatase (cf. schéma ci-après).

Une bonne santé thyroïdienne et mitochondrienne sont indispensables à la production des œstrogènes. Les mitochondries étant des « petites usines à énergie » présentes dans toutes nos cellules. J’en parlais justement dans cet article sur le kit de démarrage de l’équilibre hormonal.

Synthèse des hormones sexuelles chez la femme

Il existe 3 œstrogènes différents. L’œstrogène principal chez la femme en âge de procréer est l’estradiol. Cette hormone est surtout produite par les ovaires, mais aussi dans les tissus capables de fabriquer de l’aromatase, comme le tissu adipeux (= tissu graisseux) par exemple.

Dans les ovaires, l’estradiol est fabriqué :

  • en première partie du cycle (phase pré-ovulatoire) par les follicules
  • en deuxième partie du cycle (phase post-ovulatoire) par le corps jaune, en l’absence de fécondation.

Une bonne quantité d’œstrogènes permet, via plusieurs mécanismes, d’aboutir à l’ovulation, garant en partie de la fertilité de la femme (mais aussi de sa santé au sens large !) .

La synthèse des œstrogènes est sous le contrôle du cerveau, plus précisément de l’axe hypothalamo-hypophysaire, par l’intermédiaire de 2 hormones : la LH et FSH.

Quel est le rôle des œstrogènes chez la femme ?

Les œstrogènes ont de nombreux rôles chez la femme.

Rôle pendant la vie embryonnaire

Durant la vie embryonnaire, les œstrogènes permettent :

  • la différenciation des voies génitales
  • le démarrage de la division cellulaire

Rôle pendant la puberté

Durant la puberté, les œstrogènes permettent :

  • l’apparition des caractères sexuels primaires et secondaires : maturation des organes sexuels (utérus et ovaires), développement de la poitrine et de la pilosité .
  • la libido
  • une certaine forme d' »agressivité »

Rôles durant la vie adulte

Durant la vie adulte, les œstrogènes ont une action sur :

  • le bon déroulé des cycles menstruels et en particulier de l’ovulation
  • la fertilité
  • la libido
  • la qualité osseuse
  • la santé cardiovasculaire : les œstrogènes font monter le cholestérol total et HDL = « le bon cholestérol » (et baisser le LDL = « le mauvais cholestérol »).
  • l’équilibre hormonal global :  effet anti-androgène
  • la répartition des graisses : répartition des graisses au niveau des fesses et des hanches, morphologie en « poire » ou une silhouette avec les hanches et la poitrine développées.
  • la fonction métabolique : ils améliorent la sensibilité à l’insuline
  • le stress-oxydant et l’inflammation : effet anti-inflammatoire des œstrogènes
  • la fonction cognitive : les œstrogènes modulent de nombreux neuro transmetteurs comme la sérotonine (action sur l’humeur) ou la dopamine (action sur le plaisir et la motivation)
  • la qualité du microbiote : les œstrogènes participent à l’équilibre du microbiote intestinal et vaginal.
ROLE DES ŒSTROGENES CHEZ LA FEMME

Comment agissent les œstrogènes ?

Les œstrogènes partagent les mêmes transporteurs que la testostérone : SHBG et albumine.

La forme libre est la forme active (forme non liée à son transporteur). Elle traverse les membranes des cellules cibles et viennent se fixer sur les tissus par l’intermédiaire de récepteurs situés dans les cellules.

Les œstrogènes agissent sur le système uro-génital, la glande mammaire, le squelette, la peau et les muqueuses, le système cardiovasculaire, le cerveau, le système digestif, le tissu adipeux et la thyroïde.

Comment se déroule la détox des œstrogènes ?

Une fois qu’ils ont joué leur rôle dans l’organisme, les œstrogènes doivent être éliminés. Etant liposolubles (solubles dans le gras), ils ne peuvent être éliminés directement par les reins mais doivent passer par la voie hépatique. Ils seront rendus hydrosolubles (solubles dans l’eau) par le foie et ainsi excrétables par les voies d’éliminations rénales ou intestinales, via la bile.

Cette détoxication hépatique peut se faire par 3 voies différentes (3 enzymes) et génèrent des métabolites aux effets santé très différents.

  • La voie 2-OH œstrogènes : très peu oestrogénique, elle est protectrice et diminue le risque de cancer.
  • La voie 16-OH œstrogènes : très oestrogénique et génotoxique, elle est 5x plus oestrogénique que les œstrogènes d’origine donc particulièrement dangereuse car elle peut entrainer des cancers hormonodépendants.
  • Il existe aussi une 3e voie, la voie 4-OH œstrogènes : œstrogènes instables.
Détox des œstrogènes

Cette phase 1 de la détoxication hépatique fait donc l’objet d’un polymorphisme génétique important, expliquant ainsi que les capacités à métaboliser les œstrogènes soient différentes d’une personne à l’autre (suivant les différentes enzymes que la personne possède).  

Si l’équilibre entre la synthèse des œstrogènes et leur élimination est perturbée, des problématiques peuvent survenir allant du syndrome prémenstruel (SPM) au risque de développer des cancers hormono-dépendants, comme le cancer du sein par exemple, mais aussi des fibromes et de l’endométriose.

Vous l’aurez compris, lorsque l’on parle de santé hormonale, tout est toujours question d’équilibre. Equilibre entre la production des œstrogènes et leur élimination (détox) mais aussi équilibre entre les œstrogènes et les autres hormones du cycle comme la progestérone. Nous évoquerons plus en détail cette progestérone dans un articlé dédié.

Parmi les déséquilibres fréquents que je rencontre au cabinet, je retrouver généralement :

  • soit un excès d’imprégnation en œstrogènes
  • soit un déficit d’œstrogènes.

Quels sont les signes d’une hyperœstrogénie ?

Les signes cliniques d’une hyperœstrogénie (excès d’œstrogènes ou excès d’imprégnation en œstrogènes) sont :

  • Poitrine douloureuse à l’approche des règles
  • Œdèmes facilement présents, notamment au niveau des jambes
  • Varices, varicosité
  • Maux de tête
  • Irritabilité
  • Règles abondantes et douloureuses
  • Pour les femmes qui observent leurs cycles : abondance de mucus cervical et sensation de glissement prolongé
  • Migraine avant les règles
  • Profil de femme plutôt « plantureuse »
  • Le surpoids ou l’obésité peuvent contribuer à l’excès d’œstrogènes
  • Le syndrome prémenstruel (SPM)

Quels sont les facteurs de risques pour un terrain avec hyperœstrogénie ?

Tous les facteurs contribuant à une augmentation de l’exposition aux œstrogènes sont des facteurs de risque, on peut citer par exemple :

  • Une puberté précoce
  • L’exposition aux perturbateurs endocriniens
  • Les hormones de synthèse fortement dosées comme certaines pilules oestroprogestatives ou encore le Traitement Hormonal Substitutif (THS) de la ménopause
  • Des antécédents personnels ou familiaux de pathologie hormonodépendantes
  • Le surpoids et l’obésité
  • La consommation excessive d’alcool ou de café
  • Le stress chronique
  • Un état inflammatoire chronique
  • Une faible capacité à détoxiquer les œstrogènes : état du foie, intestins, microbiote
  • L’état micronutritionnel : carence en iode ou zinc par exemple
  • L’hypothyroïdie
  • L’absence d’allaitement
  • Une ménopause tardive

Quels sont les signes cliniques d’une hypoestrogénie ?

Les signes cliniques d’une hypoestrogénie (déficit en œstrogènes) sont :

  • Peau sèche, relâchement des tissus, rides ou ridules
  • Perte de libido
  • Troubles cognitifs
  • Sécheresse vaginale, buccale ou oculaire
  • Fatigue
  • Bouffées de chaleur/sueurs nocturnes
  • Perte de cheveux
  • Troubles du sommeil
  • Règles peu abondantes, troubles du cycle ou cycles irréguliers, voire absence de règles (aménorrhée
  • Infertilité
  • Cystite à répétition
  • Ostéoporose
  • Profil de femme plutôt « longiligne », mince avec une petite poitrine et un bassin étroit
  • L’activité physique intense, le manque de bonnes graisses et de glucides dans l’alimentation, un déséquilibre dans la balance énergétique, des restrictions alimentaires peuvent également participer au problème.

On retrouve notamment plusieurs de ces symptômes pendant la ménopause, qui correspond à la baisse des hormones féminies comme les œstrogènes.

Quels sont les facteurs de risques pour un terrain avec hypoestrogénie ?

  • Un poids « insuffisant » avec un IMC faible ou normal
  • Une activité physique excessive par rapport aux apports alimentaires
  • Des apports alimentaires insuffisants ou des restrictions alimentaires
  • Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) expose parfois à un faible taux d’œstrogènes (mais cela n’est pas systématique).
  • Une faible consommation de glucides, lipides ou protéines
  • Un Stress chronique
  • Déficit des précurseurs des œstrogènes, avec un défaut au niveau du « kit de démarrage hormonal », soit un manque de cholestérol et/ou fer, une hypothyroïdie ou une santé mitochondriale non optimale (cf. mon article précédent)
  • Tabagisme
  • Déclin ovarien

Conclusion

Les œstrogènes sont indispensables au bon équilibre hormonal. Ils participent à une bonne santé globale. Il est important d’être particulièrement attentif à l’équilibre hormonal et notamment à l’imprégnation oestrogénique en cas de symptômes, ou lors des périodes de bouleversement hormonal que la femme traverse : puberté, post grossesse, péri ménopause et ménopause.

Pour améliorer votre équilibre hormonal, n’hésitez pas à prendre RDV en naturopathie, en complément de votre suivi médical conventionnel.

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