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Santé

Endométriose

Updated 3 décembre 2024

L’endométriose est une maladie chronique fréquente qui touche plus d’une femme sur 10 en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissus d’allure endométriale, en dehors de l’utérus, touchant essentiellement la cavité pelvienne. 

Si vous souffrez d’endométriose, n’hésitez pas à prendre RDV en naturopathie pour améliorer votre hygiène de vie, en complément de votre suivi médical conventionnel.

L’expression clinique de la maladie est variable et les symptômes et leur gravité sont différents d’une femme à l’autre.  Certaines endométrioses sont silencieuses et ne créent aucune gêne, alors que d’autres peuvent être la source de nombreuses douleurs, d’inflammation mais aussi d’infertilité.

Bien que médiatisée aujourd’hui, l’endométriose reste une maladie qui prend du temps à être diagnostiquée. On parle d’un délai de 7 ans  en moyenne pour obtenir un diagnostic. A travers cet article, je voudrais vous sensibiliser à cette pathologie.

L’endométriose, qu’est-ce que c’est ?

L’endométriose est une maladie gynécologique complexe.

Avant d’en apprendre davantage, revoyons ensemble quelques notions d’anatomie.

L’endomètre est la couche qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Les cellules de l’endomètre sont sensibles aux variations hormonales :

  • Sous l’action des œstrogènes, l’endomètre s’épaissit et s’alimente en vaisseaux sanguins, créant ainsi les conditions favorables à une grossesse.
  • En fin de cycle, s’il n’y a pas eu fécondation, une partie de cette muqueuse de l’endomètre se délabre et est éliminée sous la forme du sang menstruel. Un nouveau cycle recommencera après une régénération des cellules de l’endomètre.
Localisation endomètre.

Pour en savoir plus sur l’anatomie féminine et bien comprendre ces notions, je vous invite à l’ire cet article.

Ainsi, lorsque l’on parle d’endométriose, on parle en fait de « tissu semblable à l’endomètre » qui n’est plus à sa place habituelle, dans l’utérus, mais qui a trouvé une « nouvelle destination ». Le « tissu endométrial » peut ainsi avoir « migré » dans les ovaires, les trompes de Fallope, la vessie, le tube digestif ou même dans les poumons. Dans la grande majorité des cas, les lésions se situent dans la cavité pelvienne.

L’endométriose correspond donc à la présence de tissu d’allure endométriale en dehors de l’utérus.

Rappelons-nous que ces tissus d’aspect endométrial sont sous la dépendance des fluctuations hormonales et réagissent de la même manière que l’endomètre. Ainsi, à chaque cycle menstruel, des hémorragies surviennent au niveau des organes touchés par le tissu endométrial (présence de saignements pas uniquement dans l’utérus !).

Localisation de l'endométriose
Source : Le Figaro : https://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/10/30/19375-endometriose-finir-avec-idees-recues

Le sang accumulé, ne pouvant être éliminé, provoque une dégradation progressive, responsable d’une intense inflammation et d’une réaction avec adhérence et formation de fibrose.

Plusieurs types d’endométriose

Il existe plusieurs types d’endométriose mais les mécanismes qui sous-tendent la pathologie sont les mêmes.

On distingue :

  • L’endométriose péritonéale superficielle : désigne la présence d’implants
    d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine. Le péritoine est la membrane qui tapisse les parois intérieures de l’abdomen et recouvre les organes qui y sont contenus.
  • L’endométriose ovarienne : correspond à un kyste hémorragique de l’ovaire. On parle d’endométriome.  Ce kyste contient un liquide visqueux « marron chocolat ».
  • Endométriose pelvienne profonde : correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine ou d’une atteinte de la musculeuse des organes.

Il existe également une autre catégorie, l’adénomyose, que l’on définit souvent comme de l’ « endométriose interne à l’utérus ». Plus précisément, il s’agit d’une anomalie de la zone de jonction entre l’endomètre et le myomètre (muscle de la paroi utérine) qui va laisser les cellules de l’endomètre infiltrer le myomètre.

Symptômes de l’endométriose

Les symptômes sont très variables d’une femme à l’autre. C’est justement cela qui rend le diagnostic difficile.

Les principaux symptômes de l’endométriose sont :

  • Des douleurs pendant les règles (Dysménorrhée)
  • Des douleurs pendant les rapports sexuels (Dyspareunies)  
  • Des Douleurs pelviennes chroniques
  • Des troubles Digestifs
  • Des difficultés à uriner (Dysurie) et des troubles urinaires   
  • Des troubles de la fertilité (Dysfertilité)

On parle de la règle des « 6 D » comme moyen mnémotechnique.

La douleur est ce qui semble le plus caractériser la maladie. 70% des femmes atteintes d’endométriose souffrent de douleurs chroniques invalidantes.

Symptômes de l'endométriose

Parmi les douleurs digestives, on retrouve des symptômes variés qui ne sont pas spécifiques de l’endométriose (c’est à dire que l’on peut présenter ces symptômes sans avoir de l’endométriose) par exemple : diarrhée, constipation, douleurs rectales, ballonnements, douleurs à la défécation, alternance diarrhée-constipation. Soyez surtout vigilant.es si ces douleurs sont intensifiées particulièrement pendant ou juste avant les règles.

Il en est de même avec d’autres types de douleurs dans le corps (abdominale, pulmonaire, diaphragmatique, etc.) qui peuvent être intensifiées à l’approche des menstruations.  

A cette liste, s’ajoutent également des répercussions psychologiques, un état de fatigue chronique et une altération de la qualité de vie.

Remarque : certaines endométrioses sont silencieuses et ne donnent pas lieu à des symptômes. Leurs découvertes sont fortuites et certaines femmes apprennent « par hasard » qu’elles ont de l’endométriose lors d’un examen pour la fertilité par exemple.

Remarque 2 : il n’existe aucune corrélation entre l’ampleur des symptômes et la taille ou l’ancienneté de l’endométriose. Ainsi, de toutes petites lésions récentes d’endométriose peuvent être très invalidantes et à l’inverse, une endométriose ancienne, profonde et étendue peut être moins douloureuse. 

Remarque 3 : La capacité d’auto-innervation des lésions d’endométriose associée à la fatigue chronique, aux processus inflammatoires, à la détresse psychologique, au verrouillage du bassin crée une hypersensibilité du système nerveux ce qui amplifie et entretient les douleurs => « effet loupe sur la douleur ».

Causes de l’endométriose et facteurs de risques

Les causes sont mal définies, mais les hypothèses actuelles incluent :

  • Des facteurs génétiques : les apparentées au 1er degré présentent une augmentation du risque x 6 
  • Une hyperœstrogénie relative, c’est-à-dire la dominance des œstrogènes par rapport au manque de progestérone.
  • Des règles précoces (premières règles avant 12 ans), des règles prolongées et abondantes, des cycles menstruels courts (<27j). Tous ces éléments signent un tableau hyper-œstrogénique.
  • Des facteurs environnementaux : les perturbateurs endocriniens
  • Des éléments immunitaires et inflammatoires

Mécanisme de l’endométriose

Théorie du reflux menstruel ou menstruations rétrogrades

Plusieurs théories existent pour expliquer l’origine de l’endométriose. Aucune n’explique complètement toutes les formes de cette maladie.

La théorie principale est la « théorie du reflux menstruel » : au cours des règles, un saignement remontant par les trompes amènerait des fragments d’endomètre dans la cavité abdomino-pelvienne. Les cellules d’endomètre pourraient ensuite avoir la capacité de se fixer sur certains organes.

Théorie du reflux menstruel responsable de l'endométriose

C’est la théorie la plus reconnue en France mais elle n’explique pas :

  • Comment les fragments se fixent ?
  • Pourquoi un saignement rétrograde existe chez 90% des femmes,  et pourtant seules 10% d’entre- elles développeront des lésions d’endométriose ?

Des facteurs de susceptibilité individuelle, de climat hormonal propre à chaque femme mais aussi certainement des déficiences du système immunitaire doivent intervenir dans le mécanisme de la maladie.

Imprégnation oestrogénique et endométriose

Dans l’endométriose, on retrouve souvent une imprégnation oestrogénique importante avec une résistance à la progestérone. Œstrogène et progestérone sont 2 hormones fondamentales du cycle féminin. Le bon équilibre de ce binôme œstrogène /progestérone assure l’équilibre hormonal global.

Pour bien comprendre les hormones du cycle féminin, je vous recommande cet article.

Climat hyper-oestrogénique et endométriose

Lorsque le déséquilibre s’entretient et qu’un cercle vicieux s’installe…

Pour s’implanter et adhérer, les cellules endométriosiques ont besoin d’une imprégnation oestrogénique forte. Mais une fois implantées, elles sont capables de sécréter elles-mêmes des œstrogènes et c’est le cercle vicieux qui s’installe…

Des mécanismes inflammatoires et immunitaires

L’inflammation et le dysfonctionnement des cellules immunitaires sont au cœur de la physiopathologie de l’endométriose.

La maladie crée elle-même des cellules inflammatoires appelées cytokines et prostaglandines. On retrouve également une augmentation des facteurs de croissance. Ces éléments sont susceptibles d’induire :

  • Une inflammation++
  • La capacité du tissu endométrial à créer son propre réseau de vascularisation pour s’auto- alimenter, on appelle cela l’angiogenèse ;  
  • La prolifération d’implants endométriosiques dans la cavité péritonéale.

Les processus inflammatoires induits par la surproduction de ces molécules sont largement responsables de l’apparition des douleurs.

En parallèle, l’endométriose désactive les cellules du système immunitaire qui pourraient la détruire. Le système immunitaire est moins efficace : le nombre de macrophages (cellules immunitaires par excellence) diminue dans le péritoine, les Natural Killeur « cellules tueuses » baissent aussi et le stress oxydatif agit dans le même sens.

Endométriose - inflammation et immunité

Diagnostic de l’endométriose

Le diagnostic est réalisé par un médecin ( généralement un gynécologue).

Pour établir son diagnostic, le médecin se basera sur :

  • Un examen clinique : un entretien oral avec quelques questions mettant en évidence la présence de symptômes évocateurs d’endométriose, par exemple : des règles survenues très tôt dans l’enfance, des règles très abondantes et douloureuses, etc.
  • Un examen gynécologique (avec votre consentement) complétera son approche même s’il existe peu de signes qui peuvent indiquer une endométriose. Notons toutefois : un toucher vaginal qui pourrait être douloureux ou la présence de nodules qui pourraient être évocateurs.  

Des examens complémentaires d’imagerie médicale pourront être réalisés devant une suspicion d’endométriose avec :

  • En première intention, l’échographie pelvienne.
  • En deuxième intention, un autre bilan par échographie pelvienne et une IRM pelvienne pourront également être pratiqués pour rechercher une endométriose profonde. Ces examens seront réalisés par un échographe et/ou un radiologue référents, c’est-à-dire des soignants hautement qualifiés pour débusquer les lésions d’endométriose !

Attention : malgré ces examens, l’endométriose peut être bien cachée et ne pas être visible à l’imagerie (en particulier pour les endométrioses dites « superficielles ») ! Une imagerie normale ne permet donc pas d’éliminer le diagnostic d’endométriose.

Dans certains cas très spécifiques, une coelioscopie à but diagnostic pourra également être proposée. Celle-ci est de moins en moins pratiquée car elle peut exposer à un risque d’adhérences (et donc au développement de l’endométriose elle-même !)

Les traitements médicaux de l’endométriose

Les traitements médicaux concernent uniquement les endométrioses douloureuses.

Devant une endométriose sans symptôme, il n’y aura pas de traitement médical proposé.

L’hormonothérapie : le traitement de première ligne de l’endométriose

La stratégie médicale de première intention va être de lisser les fluctuations hormonales, de lisser le cycle féminin en apportant chaque jour la même quantité d’hormones de synthèse.

L’objectif ici est de priver l’organisme d’œstrogènes (qui sont prolifératifs pour l’endométriose) et d’empêcher la survenue des règles (pourvoyeuses de douleurs).

Les traitements hormonaux de première intention sont :  

  • la pilule contraceptive oestro-progestatives (OP) en continu
  • la pose d’un stérilet libérant des hormones (stérilet progestatif type DIU Mirena).

Rem1 : Attention les œstrogènes contenus dans les pilules (OP) ne conviennent pas à tout le monde du fait de la présence d’estrogènes de synthèse.

Il existe des contre-indications absolues avec les pilules oestro-progestatives notamment en cas : d’antécédent personnel de maladie thromboembolique, syndrome coronarien aigu, Accident Vasculaire Cérébral, Angor, Migraine avec aura, Diabète compliqué, HTA sévère, antécédent de cancer du sein ou de l’endomètre, etc.

Rem 2 : /!\ Le stérilet non hormonal, c’est-à-dire le « stérilet au cuivre » est contre indiqué en cas d’endométriose car il a tendance à augmenter le volume des règes, accentuer les douleurs et créer une inflammation locale dans l’utérus.

Rem 3 : il existe également des cas spécifiques :

  • Traitement des endométrioses douloureuses chez les adolescentes : contraception oestroprogestative ou microprogestative en l’absence de contre-indication
  • Traitements hormonaux avant et après une chirurgie pour retirer les lésions d’endométriose et éviter le risque de récidive.

 Les traitements hormonaux de seconde intention sont :

  • la contraception microprogestative orale au désogestrel
  • l’implant à l’étonogestrel (implant dans le bras)
  • les analogues à la GnRHa en association à une add-back thérapie
  • le diénogest.

Les traitements de la douleur pour soulager l’endométriose

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ex : Ibuprofène, les antalgiques (Paracétamol) et parfois même certains anti-elliptiques ou anti-dépresseurs à visée antalgique pourront être proposés en traitement de fond ou en traitement de crise contre la douleur.

La chirurgie et l’endométriose

Le choix entre traitement médical et chirurgical est guidé par :

  • les attentes de la femme et un éventuel souhait de grossesse,
  • l’efficacité et les effets indésirables des traitements,
  • l’intensité et la caractérisation de la douleur,
  • la sévérité et la localisation de l’endométriose.  

La balance bénéfice/risque sera évaluée avec la plus grande attention après une réunion de concertation multidisciplinaire.

L’objectif de la chirurgie est de diminuer les douleurs et d’augmenter la fertilité. Cependant, elle peut également exposer à des risques de complications, et de nouvelles cicatrices pourront également faire le terreau de l’endométriose (nouvelles adhérences, etc.).

Les traitements de l’infertilité

En cas d’endométriose minime à légère, l’utilisation d’une stimulation ovarienne, avec ou sans insémination intra-utérine, en post-opératoire, peut être envisagée.

En cas d’infertilité dans un contexte d’endométriose, une Fécondation In Vitro (FIV) pourra être proposée en centre d’Aide Médicale à la procréation (AMP).

L’ensemble de la prise en charge médicale de l’endométriose est repris dans ce rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS)

Une prise en charge globale et intégrative de l’endométriose

Je suis convaincue qu’une prise en charge multidisciplinaire est la clé pour  gérer au mieux son endométriose, avec :

– Une prise en charge médicale

– Une hygiène de vie adaptée avec la naturopathie permettant d’agir sur le terrain en : * limitant l’inflammation et le terrain hyperœstrogénique * facilitant l’élimination des estrogènes en excès * soutenant la progestérone * travaillant sur le système immunitaire * apprenant à composer une assiette anti-inflammatoire * accompagnant la personne sur le plan psycho émotionnel pour retrouver une qualité de vie.

– Des techniques manuelles : kinésithérapie, ostéopathie, fasciathérapie, acupuncture

– Activités physiques adaptées : yoga, mouvements doux, gym, etc.

– Psychologues

– Sexologues et thérapeutes


Les conseils généraux donnés dans cet article ne peuvent se substituer à une vraie consultation avec un naturopathe ou à un RDV avec son médecin, gynécologue ou sagefemme.


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