Menu
Santé

Traitement Hormonal Substitutif de la Ménopause

La ménopause, une étape naturelle de la vie des femmes, s’accompagne souvent de symptômes désagréables comme les bouffées de chaleur ou les troubles du sommeil. Pour soulager ces désagréments, le Traitement Hormonal Substitutif (THS) de la ménopause est une option envisagée par de nombreuses femmes. Mais quels sont les avantages et les risques de ce traitement ? Cet article vous propose un éclairage complet sur le THS, pour vous aider à prendre une décision éclairée en collaboration avec votre médecin.

Ménopause et Traitement Hormonal Substitutif

Rappelons également que la ménopause n’est pas une « maladie » et qu’il ne faudrait pas médicaliser inutilement cette période de la vie des femmes.  Toutes les ménopauses sont différentes et de nombreuses femmes traversent sereinement cette étape de leur vie.

La prise en charge médicale de la femme ménopausée ne doit pas être systématique et dépend bien entendu des symptômes et de la gêne occasionnée.

Loin de moi l’idée de « diaboliser » le Traitement Hormonal Substitutif de la ménopause (au contraire !).  Celui-ci peut être une véritable « bouée de secours » pour les femmes qui traversent une période d’ « orage hormonal ». En effet, dans certaines circonstances, ces médicaments peuvent être quasi indispensables et offrir de réels bénéfices. En revanche, ce n’est pas non plus la panacée et leur utilisation n’est pas anodine !

Faisons ensemble le point sur l’utilisation judicieuse et légitime de ces traitements.

Je vous partage dans cet article quelques pistes de réflexions, sans aucune prétention. Ici, il s’agit de ma vision personnelle.  

Il convient bien entendu à chacune de faire le point avec sa/son gynécologue ou endocrinologue ou médecin traitant pour évaluer la balance bénéfice/risque et apprécier l’intérêt de ces traitements au cas par cas.

Qu’est-ce que la ménopause ? Quels sont les symptômes ?

Après quelques années de cycles irréguliers et de signes précurseurs,  la ménopause est déclarée ! Celle-ci correspond à l’arrêt définitif des règles pendant au moins 12 mois consécutifs. L’activité ovarienne s’arrête et les hormones féminines, œstrogènes et progestérone, chutent. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à consulter cet article détaillé sur la ménopause.

Ce nouveau climat hormonal peut engendrer plusieurs symptômes invivables chez certaines femmes comme :

  • les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes
  • la sécheresse intime et troubles de la libido
  • les troubles de l’humeur ou un syndrome dépressif
  • les troubles du sommeil
  • des signes d’hyperandrogénie comme une pilosité plus importante ou une chute de cheveux anormale

Si vous souhaitez améliorer vos symptômes pendant la ménopause (bouffée de chaleur, trouble du sommeil, irritabilité, sècheresse intime, etc.), n’hésitez pas à prendre rendez-vous en naturopathie, en complément de votre suivi médical.

Le Traitement Hormonal Substitutif de la Ménopause (THS) qu’est-ce que c’est ?

Le Traitement Hormonal Substitutif (THS) de la ménopause consiste à apporter, de façon artificielle, ces fameuses hormones pour se substituer à celles qui n’existent plus, afin de soulager les symptômes cités ci-avant.

Le THS consiste donc à « redonner » à la femme les hormones disparues sous forme d’ « hormones médicament » : progestérone et/ou œstrogènes.  

Je précise que dans cette grande famille des THS, il y en a des « bons » et des « moins bons ». Il existe par exemple des formes naturelles bio identiques d’hormones, d’autres beaucoup moins naturelles, des prises par voie cutanée ou vaginale, d’autres par voie orale, etc… 

Les avantages et les inconvénients du Traitement Hormonal Substitutif de la Ménopause

Rappelons que le THS n’est pas une approche « physiologique » dans le sens où l’on s’ « oppose » à un processus naturel qui est la chute des hormones féminines, passé un certain âge. Mais alors est-ce à dire que le THS est forcément une forme d’ « eugénisme » réservé aux femmes qui refusent de vieillir ? Le THS serait-il la pilule de jouvence ?

Non et non, je pense personnellement que la vérité est bien plus nuancée que cela. Le THS n’est certes par une approche naturelle mais il ne doit pas non plus être rejeté en bloc.

On a beaucoup diabolisé les traitements hormonaux ces dernières années. Par exemple, la pilule est de plus en plus décriée et il y a une grande méfiance envers la substitution hormonale pour la ménopause, à la fois dans le corps médical et chez les patientes.

La mauvaise presse autour du THS a pris en partie son origine à la suite d’études américaines très alarmantes, réalisées il y a des années, et avec des hautes doses de THS de synthèse…

 … MAIS ATTENTION chers lecteurs, il ne faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes…

En effet, comme expliqué juste avant, il existe différents THS, avec des « qualités » et des dosages différents, des voies d’admissions différentes. Certains traitements prescrits en France sont même dits « bio-identiques », c’est-à-dire que le médicament administré est totalement semblable à nos propres hormones en période d’activité ovarienne.

Loin d’une « méchante molécule chimique diabolique », certains THS peuvent être extrêmement bénéfiques, avec en réalité peu d’inconvénients comme la progestérone naturelle bio identique en crème par exemple ou encore l’estriol, un œstrogène naturel disponible en crème qui permet de lutter contre la sècheresse intime, avec une parfaite innocuité.

Bénéfices du THS

Le THS se révèle particulièrement efficace pour soulager les symptômes les plus invalidants de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale ainsi que les troubles du sommeil et de l’humeur.

En plus de soulager les symptômes immédiats, le THS peut contribuer à prévenir l’ostéoporose, une problématique fréquente après la ménopause.

Bien que les résultats soient encore discutés, certaines études suggèrent que le THS pourrait offrir une protection cardiovasculaire et cognitive.

Il est important de noter que ces bénéfices peuvent varier d’une femme à l’autre et dépendent de plusieurs facteurs, tels que l’âge au début du traitement, la durée du traitement et le type d’hormones utilisées. L’utilisation d’un THS n’est pas anodine et il est important d’en discuter avec votre professionnel de santé pour évaluer les bénéfices et les risques en fonction de votre situation personnelle.

Risques et effets secondaires

Les Traitements Hormonaux Substitutifs (THS) présentent de nombreux bénéfices, mais ils ne conviennent pas à toutes les femmes. Il est essentiel de connaître les contre-indications pour une prise en charge adaptée et sécurisée.

  • Le risque de pathologies hormono dépendantes comme les cancers hormono dépendants personnel ou antécédents familiaux : cancer du sein et cancer de l’endomètre
  • Une obésité
  • Une pathologie métabolique ou du diabète
  • Une maladie hépatique sévère
  • Les migraines avec aura
  • Les maladies cardio-vasculaire thrombo-embolique (infarctus, AVC, AIT, …)
  • Le risque thromboembolique veineux

Existe-t-il des « alternatives » naturelles au THS ?

Il n’existe pas d’alternative naturelle qui soit aussi puissante qu’un THS, qui je le rappelle, est un traitement médical. Toutefois, dans la nature, certaines plantes ont des propriétés mimant l’action de nos hormones. Ainsi, grâce à la phyto (usage des plantes médicinales), on peut retrouver une action « œstrogène like » ou « progestérone like » et ainsi apaiser certains inconforts de la ménopause. Cette approche, parfois « plus douce », peut être largement suffisante pour certaines femmes.

J’insiste également sur une notion fondamentale : ce n’est pas parce que les plantes sont « naturelles » qu’elles ne comportent pas de contre-indications !  Ainsi, l’usage de ces plantes (en tisanes, huiles essentielles, compléments alimentaires divers, etc..) devrait également être encadré par un professionnel bien formé à la santé de la femme et à la phyto. Je vous encourage donc systématiquement à vous faire accompagner avant de les utiliser et à ne pas faire d’auto-complémentation avec les plantes qui ont une action hormonale.   Certaines sont notamment contre indiquées en cas de cancer hormonaux dépendant, d’endométriose, de fibromes, de kystes, etc…   

Quand peut-on envisager de prendre un traitement hormonal substitutif avec son médecin ?

Je pense que l’on peut raisonnablement penser que lorsque les symptômes de la ménopause sont vraiment très invalidants pour la femme et que l’on a déjà mis en place un certains nombres de choses et investiguer de nombreuses stratégies de prise en charge, et cela sans succès, alors le THS peut être discuté avec son professionnel de santé. Bien évidemment cela, en l’absence de contre-indication au THS.  

Mon expérience de naturopathe, spécialisée en santé de la femme

Ce que je remarque très régulièrement, c’est que concernant le THS on est souvent confronté à un monde à 2 vitesses :

  • D’un côté, le THS peut être proposé très rapidement (trop précocement ?) dès les premières plaintes de bouffées de chaleurs, de sécheresse intime ou d’humeur maussade… alors qu’il existe en réalité une multitude de stratégies non médicamenteuses qui sont très efficaces et qui pourraient être envisagées avant d’opter automatiquement pour le THS. Je donnais justement quelques pistes dans cet article mais il en existe bien d’autres encore !
  • D’un autre côté, je rencontre des femmes dans une détresse incroyable, et ce depuis plusieurs années, à qui l’on n’a jamais proposé cette solution…

Réalité et mythes pour un bon usage du THS

Donc, oui le THS ne devrait pas être proposé de façon automatique/systématique. Je milite pour une prise en charge personnalisée et individualisée, qui prendre en considération la santé de la femme dans sa globalité et s’attache aux causes d’une ménopause mal vécue, plus qu’à une prise en charge « façon bouton poussoir » qui consisterait à appuyer ici et là en substituant les hormones manquantes, sans réellement rechercher la causes des symptômes, ni mêmes les solutions alternatives. 

Parmi les causes d’une ménopause cauchemardesque, on retrouve parfois : une mauvaise hygiène de vie, des carences alimentaires, un stress chronique installé depuis plusieurs années (souvent bien avant la ménopause !), la sédentarité, un poids insuffisant avec parfois une certaines maigreur, ou au contraire du surpoids, etc…. Prendre en charge une femme ménopausée, implique selon moi, de prendre en charge également tous ces éléments, THS ou non.

Le THS n’est pas non plus un remède magique « pour maigrir » ou une « pilule de jouvence » ou encore une « solution miracle à tous les symptômes de la ménopause ». 

Enfin, certaines femmes rencontrent une ménopause précoce, c’est-à-dire une ménopause qui intervient avant l’âge classique de la ménopause (habituellement autour de la cinquantaine).  Ainsi, ces femmes seront « privées » de leur hormones féminies protectrices plus tôt dans leur vie. C’est un véritable enjeu de santé, car rappelons-le, les hormones féminines ont un effet protecteur notamment sur le système cardio-vasculaire, osseux et cognitif.  La substitution hormonale en œstrogènes et progestérone me parait importante pour ce cas particulier, en l’absence de contre-indications.

Bonnes pratiques avec un THS à la ménopause 

Je vous partage ici ma vision des choses et ce que je souhaiterais pour notre système de santé dans un monde idéal. 

Prescription et suivi médical d’un THS

  • Le THS ne devrait pas être une réponse automatique à la ménopause mais devrait être envisagé face à la persistance de symptômes handicapants, et cela après échec d’autres stratégies non médicamenteuses. En effet, pleins d’autres alternatives sont possibles et efficaces pour venir à bout des symptômes désagréables de la ménopause :  modification d’hygiène de vie (avec en particulier alimentation et activité physique), complémentation, phyto, acupuncture, traitement médicaux locaux, etc…
  • Pour chaque femme, avant le prescription d’un THS, la balance bénéfice/risque devrait être soigneusement examinée par un professionnel de santé ainsi que les éventuels antécédents de santé qui pourrait être des contre-indications à ce type de traitement.
  • Le traitement doit être modulé et adapté en fonction des symptômes de chaque femme : il devra par exemple être diminué en cas de signe d’hyperœstrogénie comme des tensions dans la poitrine par exemple.
  • Dans l’idéal, un bilan de santé ainsi qu’un bilan hormonal devrait être réalisé avant la prescription et être réévalué chaque année.
  • En théorie, le THS ne devrait être prescrit que pour une durée maximale de 5 ans (10 ans grand maximum !) En théorie, le TSH ne devrait pas être prescrit plus de 5 ans.
  • Face au risque de vieillissement prématuré, le THS pour les ménopauses précoces (entre 40 et 45 ans) devrait être évoqué avec un professionnel de santé, que les symptômes de la ménopause soient présents ou non.

Qualité du THS proposé

  • Dans l’idéal, le THS devrait être proposé avec les 2 hormones star du cycle féminin : un œstrogène et la progestérone naturelle bio identique. Les œstrogènes seront idéalement proposés en crème ou patch car plus « naturels » sous cette forme et à la dose minimale efficace. La progestérone pourra elle être proposée par voie orale, vaginale ou en crème. Plusieurs options sont cependant possibles en fonction des besoins de chaque femme.  
  • Les THS prescrits devrait être au maximum des hormones naturelles, bio identiques. En effet, tous les TSH ne se valent pas. Dans cette grande famille on trouve de tout ! Ma préférence va évidemment aux hormones bio-identiques, c’est-à-dire des hormones équivalentes aux hormones qui sont fabriqués par la femme avant sa ménopause, plutôt qu’à des hormones synthétiques qui n’ont pas les mêmes propriétés et qui ne respectent pas toujours la physiologie de la femme.  
  • La voie cutanée devrait être privilégiée pour le THS. En effet, la voie cutanée présente moins de risque que la voie orale.

Information à connaitre avant la prise d’un THS pour une décision éclairée, avec votre professionnel de santé

  • Je vous joins également un document avec les 12 messages clés à destination des femmes qui envisagent l’utilisation d’un THS. Ce document a été rédigé par l’ Agence nationale d’accréditation et d’évaluation de la santé (ANAE) et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAP) et est disponible sur le site de la HAS.   Selon moi, ce document n’est pas parfait mais il a le mérite d’exister.

Pour conclure, la ménopause est une étape naturelle de la vie de la femme, mais elle peut s’accompagner de symptômes parfois difficiles à vivre. Si vous souhaitez explorer des alternatives naturelles au traitement hormonal substitutif, la naturopathie peut vous apporter des solutions personnalisées. N’hésitez pas à prendre rendez-vous pour découvrir comment améliorer votre bien-être au quotidien.


Crédit illustration :

<ahref= »https://fr.freepik.com/photos-gratuite/femme-plus-agee-profitant-son-temps-plage_15032159.htm#fromView=search&page=1&position=2&uuid=a7ab07d6-99dd-4f6f-a4b6-a7b856a511d3″>Image de freepik</a

No Comments

    Leave a Reply