Système endocrinien et hormones sexuelles, en voilà un vaste sujet ! Vous connaissez peut-être déjà mon intérêt pour le système endocrinien et l’équilibre hormonal. Je suis tellement passionnée par ce sujet que j’en ai fait mon métier et ma spécialité ! Aujourd’hui, de nombreuses femmes me consultent pour mon expertise concernant leur troubles hormonaux féminins : Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK), endométriose, infertilité, puberté ou ménopause compliquées, troubles du cycle féminin, hyperandrogénie, alopécie ou encore troubles thyroïdiens.
Pour améliorer votre équilibre hormonal, n’hésitez pas à prendre RDV en naturopathie, en complément de votre suivi médical conventionnel.
Je vais vous partager, dans les mois à venir, des articles détaillés sur les hormones sexuelles : œstrogènes, progestérone et androgènes. Celles-ci appartiennent à la famille des hormones stéroïdes .
Mais avant de détailler les hormones sexuelles et leurs rôles spécifiques, il est important de bien comprendre le fonctionnement hormonal. Avec cet article, vous aurez une première lecture initiatique pour appréhender le reste des sujets traités.
Une hormone, qu’est que c’est ? Et à quoi ça sert ?
Une hormone est une molécule chimique produite dans le corps, par des organes appelés « glandes endocrines ». Les hormones jouent le rôle de messager. Elles indiquent à notre corps comment fonctionner.
Les glandes endocrines produisent les hormones et les déversent dans la circulation sanguine, où elles seront transportées vers des organes cibles. Arrivées à destination sur les organes cibles, les hormones vont moduler le fonctionnement des cellules, en se fixant sur des récepteurs présents sur les membranes cellulaires ou à l’intérieur des cellules.
Les hormones sont un peu comme des « pigeons voyageurs » qui délivrent, à distance de leur lieu de production, un message à notre corps.
Si je prends un exemple simple : les œstrogènes sont des hormones sécrétés par les ovaires (= glande endocrine). Lorsqu’ils se fixent sur « les récepteurs » des cellules de la poitrine, ils participent au développement de celle-ci.
Les hormones sont essentielles au bon fonctionnement de notre organisme, elles permettent entre autres :
- La reproduction et le développement sexuel
- La réactivité face à un stress ou un danger
- La modulation du système immunitaire
- La régulation de la pression artérielle
- Le maintien d’une glycémie stable
- La production d’énergie
- La régulation du rythme cardiaque et de la température corporelle,
- La densité osseuse
- La régulation du poids
- La croissance et la réparation des tissus
On voit bien ici le rôle essentiel de nos hormones dans l’état de santé général.
Une glande endocrine, qu’est-ce que c’est ?
Une glande endocrine, c’est un organe capable de sécréter des hormones dans la circulation sanguine.
On peut citer par exemple : la thyroïde, le pancréas, les ovaires ou les testicules, les glandes surrénales et le thymus.
Les acteurs du système endocrinien
L’hypothalamus
L’hypothalamus est une glande centrale (au niveau du système nerveux) située dans notre cerveau. Il fait la liaison entre le système nerveux et le système endocrinien. En véritable chef d’orchestre, il contrôle toute la régulation hormonale. Il travaille en duo avec son « sous-chef » l’hypophyse, à qui il donne ses ordres.
L’hypophyse
L’hypophyse est une glande endocrine située à la base du cerveau. Après avoir reçu les ordres de l’hypothalamus, l’hypophyse va à son tour sécréter une hormone qui sera acheminée au niveau des glandes périphériques.
Remarque : L’hypothalamus et l’hypophyse forment ce qu’on appelle l’axe « hypothalamo-hypophysaire ».
Les glandes endocrines périphériques
Les glandes endocrines périphériques sont : les gonades (ovaires ou testicules), la thyroïde, le pancréas, le thymus et les glandes surrénales. Une fois le message réceptionné, l’une de ces glandes va sécréter à son tour une hormone.
Si je reprends mon exemple précédent avec la synthèse des œstrogènes :
- L’hypothalamus va produire de la GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone)
- Cette GnRH va stimuler l’hypophyse à produire à son tour de la FSH et de la LH
- Au niveau périphérique, les ovaires seront stimulés par le FSH et la LH et produiront par exemple des œstrogènes.
Et voilà toute la cascade hormonale…
A savoir : Les hormones sécrétées en bout de chaine exercent également un rétrocontrôle sur l’axe hypothalamo-hypophysaire afin de réguler l’ensemble.
Maintenant que nous avons vu le fonctionnement du système endocrinien, j’aimerais aborder une autre notion fondamentale, commune à la production de toutes les hormones stéroïdes : de quoi avons-nous besoin pour fabriquer nos hormones sexuelles ?
Equilibre hormonal – kit de démarrage :
Le cholestérol
Toutes les hormones stéroïdes (œstrogènes, androgènes, progestérone, cortisol, etc.) ont pour précurseur une « hormone mère », la prégnénolone, qui est fabriquée à partir du cholestérol.
Le cholestérol est donc indispensable à la production des hormones sexuelles. Un cholestérol trop bas peut participer à des troubles du cycle, un manque de libido, des troubles de l’érection, un déséquilibre hormonal ou une infertilité par exemple. Il ne faut donc absolument pas diaboliser le gras, même celui qui apporte beaucoup de cholestérol comme celui des œufs, du beurre ou des produits laitiers (sans en abuser).
Une bonne santé mitochondriale
Les mitochondries sont des « petites usines à fabrication d’énergie » au cœur de nos cellules. Elles ont pour rôle de transformer les aliments ingérés en énergie (sous forme d’ATP). Les mitochondries ont également un autre rôle très important : elles convertissent le cholestérol en prégnénolone. Une bonne santé mitochondriale est donc indispensable à la stéroïdogenèse (production des hormones stéroïdes dont les hormones sexuelles).
Une bonne santé thyroïdienne
Pour entrer dans la mitochondrie, le cholestérol a besoin d’ « activer un portail d’ouverture» . Ce portail s’ouvrira sous l’action en particulier d’une hormone thyroïdienne : la T3.
Remarques :
- D’autre hormones peuvent également participer à l’ouverture du portail comme la FSH, la LH et l’ACTH.
- Le fer est également un micronutriment indispensable à une bonne production de prégnénolone, précurseur de toutes les hormones sexuelles.
En conclusion : les indispensables pour un système endocrinien et des hormones sexuelles au top
Ainsi, pour s’assurer d’une bonne production des hormones sexuelles, il faudra à minima s’assurer de partir avec le bon « kit de démarrage », c’est-à-dire :
- Un cholestérol suffisamment important pour assurer la fabrication de nos hormones
- Des mitochondries au top de leur forme
- Une bonne santé thyroïdienne
- Un fer suffisant (absence de carence en fer)
Les bases du système endocrinien et de la production des hormones sexuelles n’ont maintenant plus de secret pour vous ! Mais savez-vous comment apprécier l’équilibre hormonal ?
Equilibre hormonal, comment l’évaluer ?
La notion de symptômes cliniques
Lorsque l’on s’interroge sur l’équilibre hormonal, on va toujours questionner les symptômes cliniques :
- Est-ce que l’on ressent un inconfort particulier ?
- A-t-on des symptômes physiques ou émotionnels gênants?
En fonction des symptômes cliniques évoqués, on peut ensuite vérifier par des analyses biologiques fonctionnelles s’il y a effectivement un déséquilibre. J’insiste sur ce point car c’est toujours la clinique qui prime. Par exemple, si vous n’avez aucun symptôme, que vous êtes en pleine forme mais que votre analyse révèle que vous êtes un peu au-dessus ou en-dessous d’une norme santé, cela n’est pas forcément dramatique. C’est peut-être votre fonctionnement à vous et en l’absence de symptômes cliniques, on ne cherchera pas forcément à vous faire rentrer dans « une case, une statistique ».
La notion d’équilibre hormonal vis-à-vis d’un ensemble
On n’évalue jamais une hormone seule. Il faut toujours prendre en considération le climat hormonal général. Une hormone spécifique s’apprécie souvent au regard du statut des autres hormones.
Par exemple, les œstrogènes s’observent en fonction de la progestérone. Ces deux hormones forment en quelque sorte un duo. On évaluera la production des œstrogènes (excès ?) en fonction des symptômes cliniques mais aussi de la qualité de la progestérone (déficit ?).
Autre exemple : Vis-à-vis de symptômes cliniques d’hyperandrogénie (acné, pilosité importante, alopécie), on pourra bien évidement questionner la quantité d’hormones androgènes (« hormones dites masculines »)…. mais il faudra également questionner la quantité d’œstrogènes et de progestérone, qui sont des « hormones féminines » qui permettent justement d’équilibrer l’ensemble.
L’équilibre hormonal : un système complexe
Lorsque l’on pense à l’équilibre hormonal, on pense souvent à la quantité d’hormones produites. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
En réalité, lorsque l’on s’interroge sur l’équilibre hormonal féminin, il faut développer une vision d’ensemble et s’interroger sur :
- La quantité de l’hormone produite : excès ? déficit ?
- L’équilibre de cette hormone vis-à-vis du terrain hormonal général ?
- La quantité de transporteur de cette hormone ? Oui, une hormone a besoin de « transporteurs » pour être acheminée sur son lieu d’action. Suivant la quantité de transporteurs, l’hormone sera plus ou moins « active ».
- La qualité et la sensibilité des récepteurs à cette hormone
- Les cofacteurs nutritionnels
- La bonne élimination de cette hormone une fois qu’elle a servi : certains symptômes d’excès en hormone ne sont pas toujours liés à un excès de production mais à une mauvaise élimination de cette hormone. On retrouve souvent cet exemple en cas de symptômes d’hyperœstrogénie, liée en fait à une mauvaise élimination : mauvaise « détox hormonale ».
Pour améliorer votre équilibre hormonal, n’hésitez pas à prendre RDV en naturopathie, en complément de votre suivi médical conventionnel.
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