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Santé

Aménorrhée

L’aménorrhée ou l’absence de règles chez la femme en âge d’être réglée n’est pas forcément grave mais doit interpeller si cela se prolonge sur plusieurs mois ou plusieurs années.
Dans cet article, vous découvrirez les causes possibles d’une aménorrhée ainsi que quelques éléments de prise en charge.

Qu’est-ce que l’aménorrhée ?

L’aménorrhée est définie comme l’absence de règles depuis au moins 3 mois.

Bien évidemment, l’aménorrhée est normale dans les situations suivantes :

  • avant la puberté
  • pendant la grossesse
  • pendant l’allaitement
  • après la ménopause

Rappelons également que la prise de certains contraceptifs ou traitements hormonaux peuvent supprimer les saignements.

En dehors des situations évoquées ci-dessus et si cela fait plus de 3 mois que vous constatez l’absence de vos menstruations, il est important de consulter un professionnel de santé pour évoquer ce sujet et éventuellement faire un bilan.

On distingue 2 types d’aménorrhée  :

  • l’aménorrhée primaire : la jeune fille n’a jamais eu ses règles, les règles ne sont pas apparues. Chez les adolescentes, les menstruations peuvent mettre du temps à arriver (nous ne sommes pas des robots et avons chacune notre timing !). Il ne faut pas s’alarmer tout de suite mais n’hésitez pas à consulter votre professionnel de santé si ce sujet vous préoccupe.
  • l’aménorrhée secondaire : la femme a déjà eu ses règles puis celles-ci disparaissent.

Dans la suite de cet article, nous évoquerons essentiellement, l’aménorrhée secondaire.

Vous souffrez d’aménorrhée et souhaitez comprendre les causes profondes de ce trouble hormonal ?
En parallèle de votre suivi gynécologique, réservez votre consultation en naturopathique dès aujourd’hui pour obtenir un bilan personnalisé et des solutions naturelles adaptées à vos besoins.

Ne pas avoir ses règles (aménorrhée), qu’est-ce que cela veut dire, concrètement ?

Pour comprendre la notion de règles ou d’absence de règles, il est important de revenir aux fondamentaux et en particulier au cycle de la femme.

Ovulation, cycle féminin et menstruations

A partir de la puberté jusqu’à la ménopause, sans contraception, la femme va connaître des modifications cycliques, à 3 niveaux :

  • hormones sécrétées au niveau du cerveau
  • hormones sécrétées au niveau des ovaires
  • environnement de l’utérus

Le cycle féminin commence avec les règles, c’est-à-dire le délabrement de la muqueuse utérine.

Ensuite, cette première phase du cycle, qu’on appelle également phase folliculaire, va permettre de faire grandir un follicule, sous l’action de différentes hormones produites par le cerveau. Durant cette phase, la muqueuse utérine, l’endomètre, se régénère.

En milieu de cycle, sous l’action d’une hormone ovarienne, l’estradiol, et avec la participation du cerveau (pic de LH), l’ovulation aura lieu. Si un rapport sexuel se produit, cela pourra donner lieu à une grossesse.

La dernière phase du cycle, qu’on appelle également phase lutéale, est marquée par la présence d’œstrogènes et de progestérone qui vont permettre d’épaissir et de nourrir le revêtement de l’utérus, pour accueillir une potentielle grossesse.

Si l’ovule n’est pas fécondé, les hormones œstrogènes et progestérone chutent brutalement à la fin du cycle, déclenchant le début d’un nouveau cycle avec les règles.

Cycle ovulatoire de la femme

Ce qu’il faut retenir sur le cycle féminin et l’aménorrhée, c’est que :

  • Tout le long du cycle, il y a une coopération entre le cerveau (axe hypothalamo-hypophysaire) et les ovaires. Une bonne communication entre le cerveau et les ovaires est nécessaire pour ovuler et avoir des cycles réguliers.
  • L’évènement le plus important du cycle n’est pas les menstruations, comme on pourrait le penser, mais l’OVULATION
  • Pour ovuler, il faut avoir suffisamment d’œstrogène lors de la première partie du cycle.
  • L’ovulation permet ensuite de sécréter une hormone, la progestérone. Sans ovulation, il y aura très peu de progestérone.   
  • C’est l’ovulation qui, si elle a bien eu lieu, permet ensuite d’avoir ses règles, et non l’inverse !
  • Les règles que l’on observe sont le signe que précédemment dans son cycle, on a effectivement ovulé. Dans le langage courant, on entend souvent parler de « retard de règle » lorsque les cycles sont anarchiques mais on devrait dire « retard d’ovulation ».
Cycle ovulatoire, règles et aménorrhée

On comprend maintenant que lorsqu’on parle « d’absence de règles » ou d’ « aménorrhée », on parle en réalité de troubles hormonaux et d’absence d’ovulation (anovulation).

Quelles sont les causes de l’aménorrhée ?

Les causes de l’aménorrhée secondaire sont principalement liées à des déséquilibres hormonaux et à des troubles de l’ovulation.

Voici les causes les plus courantes qui peuvent entrainer des troubles du cycles ou une aménorrhée :

  • Un stress intense, un choc émotionnel
  • Une mauvaise alimentation : carence alimentaire, restrictions alimentaires, troubles de la conduite alimentaire (TCA)
  • Une activité physique trop intense
  • Ou encore ce qu’on appelle un déséquilibre de la balance énergétique, c’est-à-dire que l’alimentation n’est pas suffisante par rapport à l’activité physique. La femme ne cherche pas forcément consciemment à restreindre son alimentation mais son activité physique est tellement intense que le déséquilibre se crée. On voit cela très souvent chez les athlètes de haut niveau par exemple.
  • L’aménorrhée hypothalamique fonctionnelle : c’est une forme d’anovulation chronique souvent en relation avec un stress intense, une perte de poids, un exercice excessif ou la combinaison de ces différents facteurs.
  • La dépression peut aussi avoir un impact sur le cycle féminin
  • Un excès de prolactine, appelé hyperprolactinémie.
  • Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) : le SOPK est la cause la plus fréquente d’anovulation d’origine périphérique et touche 5 à 20% de la population féminine. Le SOPK est souvent en lien avec une hyperandrogénie et peut parfois entrainer des troubles de l’ovulation.
  • Une dysfonction thyroïdienne comme l’hypothyroïdie par exemple
  • Une Insuffisance Ovarienne Précoce (IOP) ou Ménopause prématurée
  • Une hyperandrogénie en lien avec d’autres pathologies que le SOPK
  • Un hypercorticisme, c’est-à-dire un excès de cortisol
  • Un bloc en 21 hydroxylase ou Hyperplasie congénitale des surrénales de forme non classique peut aussi occasionner, de manière inconstance, des troubles de l’ovulation, souvent associés à une hyperandrogénie.

Vous retrouverez ici un arbre décisionnel très bien fait sur le diagnostic et la prise en charge des différentes aménorrhées secondaires.

Ne pas avoir ses règles, est-ce grave ?

Si ne pas avoir ses règles une fois de temps en temps n’entraine pas de lourdes conséquences. L’’absence de règles invite toutefois à rechercher les causes de cette aménorrhée.  

Nous vous invitons donc à consulter un professionnel de santé pour investiguer les causes de vos troubles hormonaux et les prendre en charge (même s’il n’y pas de désir de grossesse dans l’immédiat).

Quelles conséquences de ne pas avoir ses règles sur le long terme ?

Il est évident qu’en fonction de la ou des causes de l’aménorrhée, les conséquences sur la santé de la femme seront différentes. Par exemple : une hypothyroïdie n’entrainera pas les mêmes symptômes ni les mêmes conséquences sur la santé qu’une aménorrhée en lien avec une carence alimentaire sévère. La réponse à cette question est donc à individualiser au cas par cas.

En revanche, on peut toutefois retenir que de façon générale ne pas avoir ses règles, c’est probablement présenter un déséquilibre hormonal avec un trouble de l’ovulation.

Les troubles de l’ovulation pourront entrainer une infertilité et donc des difficultés à concevoir

Au-delà d’un éventuel projet de grossesse, les déséquilibres hormonaux impactent directement la santé actuelle de la femme, par exemple :

Déséquilibre hormonal en lien avec un déficit en hormones féminines

  • Lorsque les œstrogènes sont insuffisants, cela peut entrainer des difficultés à ovuler et donc une absence de menstruations. Les œstrogènes sont importants à bien des égards pour la santé de la femme :  libido, qualité osseuse, fertilité, santé cardiovasculaire, santé métabolique, fonction cognitive, qualité du microbiote, effet anti-inflammatoire, etc…
  • Lorsque l’ovulation est perturbée, la synthèse de progestérone est diminuée. Or, la progestérone participe également à la santé féminine dans son ensemble. Un manque de progestérone pourra avoir un impact sur la fertilité, les troubles de l’humeur, les troubles du sommeil, la rétention d’eau, le risque de douleurs pelviennes, la santé thyroïdienne, l’acné, etc… De plus, une dysovulation entrainera une progestérone basse avec par conséquent un déséquilibre entre les œstrogènes et le progestérone, pourvoyeur notamment du Syndrome Prémenstruel (SPM).   

Déséquilibre hormonal en lien avec un excès en hormones androgènes

  • Dans certains cas, ce sont les androgènes élevés, appelés également « hormones masculines », qui perturbent l’ovulation et peuvent conduire à l’aménorrhée. On retrouve souvent les androgènes élevés dans le SOPK, associé fréquemment à une résistance à l’insuline et éventuellement au syndrome métabolique. 

Enfin, sur le long terme, l’absence de règles, hors traitement hormonal, peut conduire à un épaississement de la muqueuse utérine et donc augmenter le risque de développer un cancer de l’endomètre.

L’aménorrhée est donc un sujet sérieux à investiguer et à prendre en charge indépendamment de tout désir de grossesse. La santé féminine ne devrait pas s’observer uniquement sous le prisme de la fonction reproductive !

Précisions également que :

  • Les saignements sous traitement hormonal type pilule ne sont pas de « vraies règles », puisque ces dernières sont le reflet d’une ovulation qui a eu lieu dans le cycle. La fonction première d’une pilule est d’être contraceptive, c’est-à-dire de bloquer l’ovulation pour empêcher une grossesse.  Ainsi, les saignements sous pilule correspondent à des saignements artificiels de privation hormonale : la semaine où justement vous arrêtez votre pilule ou vous prenez un comprimé placebo, cela fait chuter brutalement le taux d’hormones de synthèse et déclenche des saignements artificiels.
  • Nous tenons également à vous rassurer : ne pas avoir des saignements sous traitement hormonal n’augmente pas le risque de développer le cancer de l’endomètre. Le progestatif contenu dans ces médicaments a un effet protecteur sur l’endomètre.
  • Dans certains cas, on peut avoir des saignements sans avoir ovulé, dans ce cas on parle de « saignements anovulatoires ».

Quelles solutions si je n’ai pas mes règles ?

En fonction des causes des déséquilibres hormonaux et de l’absence d’ovulation, plusieurs stratégies pourront être proposées par votre professionnel de santé. Ces stratégies sont à individualiser et à personnaliser suivant chaque femme.

De façon générale, nous pouvons toutefois vous recommander au niveau de l’hygiène de vie :

  • Une bonne gestion du stress
  • Un sommeil suffisant et réparateur
  • Une alimentation équilibrée et suffisante  
  • Une adaptation de l’activité physique par rapport aux apports énergétiques : attention aux activités très intenses type cardio, HIIT, boxe, sport d’endurance.
  • Une complémentation si carence avérée par exemple en vitamine D, magnésium, fer, vitamines du groupe B, oméga 3.
  • Atteindre un poids physiologique, c’est-à-dire un « poids de santé » qui permet un bon équilibre hormonal et une ovulation. Pour rappel, le surpoids/obésité ou un poids insuffisant sont tous les deux délétères pour l’équilibre hormonal de la femme.
  • Une prise en charge de la résistance à l’insuline si celle-ci est présente, avec en première intention, une adaptation de l’assiette et de l’activité physique.

Vous souffrez d’aménorrhée et souhaitez comprendre les causes profondes de ce trouble hormonal ?
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